C'était dans le silence ouaté d'un jour où le brouillard taisait la
lumière.
Un jour où le soleil paressait, refusant de paraître.
Un jour où l'on se demande s'il faut vraiment se lever.
Soudain, un cri qui sonne lugubre aux oreilles de l'homme.
Car l'homme sait la suite.
Il sait les femmes qui courent, « allez, plus vite », et les
enfants qui geignent, « maman !, mais maman ! ».
Il sait les godillots qui battent le pavé comme ces mères voudraient
battre leurs enfants trop lents à leur goût. Il sait la foule qui
s'agite.
Il sait que ce cri retentira à nouveau.
Il a raison, il l'entend : « Frais mon poisson, il est
frais ! ».
- Et merde, pourquoi faut-il que j'habite sur la place du
marché ?
- © Christian Brissa
- avril 2005