proposition du 16 juillet 2006:
Bonjour à vous,
Je ne sais pas comment ça va pour vous, mais pour moi ça irait
beaucoup mieux avec une dizaine de degrés en moins. Je fonctionne en
mode économie pour éviter la surchauffe mais je dois dire que ce n'est
pas facile au boulot... ;o)
Etant donné mon état végétatif, je ne vous ai pas concocté l'exercice
que je comptais vous soumettre aujourd'hui. Heureusement qu'il y a des
papous dans la tête pour les idées de rechange. Cette semaine je vous
propose donc :
Lettre de vacances
La première lue à l'antenne tout à l'heure commençait par : "non,
Monsieur Delorme [c'était pas Delorme mais peu importe le nom en fait]
votre femme n'est pas partie seule en vacances." Très drôle. Vous
n'êtes pas obligés de suivre l'exemple de la lettre à votre cadre
supérieur. C'est juste une idée en passant.
Bonne inspiration,
A bientôt,
Kissous,
Yvanne,
Amorphe.
Mon cher Bernard,
L'autre jour, je me baladais sur l'avenue, le cœur ouvert à l'inconnu,
il suffisait de'n'pas bouger, pour pas transpirer, je transpirais
donc, puisque je me baladais, j'avais chaud. Remarquez je n'étais pas
seul dans le cas. J'étais dans une petite ville. Je pensais.
Je pensais à Alphonse Allais qui disait : « ce n'est pas
pour me venter, mais il fait bien chaud pour une si petite
ville », car Alphonse avait bien de l'humour. Et on s'évente
comme on peut. Il ne faisait pas moins chaud pour autant.
« Autant en emporte le vent ».
Salle climatisée.
2 euros la séance.
5 euros pour deux.
Tarif non dégressif.
Voila un gars qui n'a pas froid aux yeux. 10 euros les trois séances. Voilà qui jette un froid. Mais pas pour longtemps. Je reviens à ma chanson :
je me baladais sur l'avenue,
le cœur ouvert à l'inconnu,
il suffisait de'n'pas bouger,
pour pas transpirer…
Ce n'est pas plus efficace. Au contraire. Car cette chanson a été un
bide, un four total. Heureusement, si le cœur est ouvert à l'inconnu,
la bouche est ouverte au connu.
Un cidre.
Du Stassen. Je m'enfile un « degré zéro ». Un second en
enfilade, un troisième avant de filer. T'auras t'auras t'auras un
degré zéro. Le ventre plein, pansu, je redeviens pensif. « Le
Zéro a été utilisé massivement par les Japonnais pour l'attaque sur
Pearl Harbour ».
De telles pensées me font frissonner.
Je n'ai pas changé de ville. Pourtant, me voici ailleurs : City 2.
je me baladais sur l'avenue,
le cœur ouvert à l'inconnu,
il suffisait de'n'pas bouger,
pour pas transpirer…
J'ai bien fait d'abandonner ma quête, de lâcher la proie pour l'ombre : sans cela je n'aurais pas trouvé.
je me baladais sur l'avenue,
le cœur ouvert à l'inconnu,
il suffisait de'n'pas bouger,
pour pas transpirer…
Ils peuvent me regarder. Ce qu'ils font sans vergogne. Les gens sont d'un sans-gêne, je ne vous dis que ça. Le trottoir mécanique est là qui me permet d'avancer sans faire un pas, d'avancer vite sans bouger, de filer sans suer.
J'ai refilé l'adresse à un copain. Qui l'a donnée à un copain à lui. Qui lui-même…
Et hier, alors qu'il faisait au moins aussi chaud que l'autre jour, j'ai foncé, en un coup de vent je me suis retrouvé à City 2. Là, j'ai entendu chanter :
je me baladais sur l'avenue,
le cœur ouvert à l'inconnu,
il suffisait de'n'pas bouger,
pour pas transpirer…
Le trottoir mécanique était plein. Il m'a fallu du temps, mais j'ai trouvé une 'tite place. Il était temps. J'ai failli avoir chaud.
Alors, mon cher Bernard, la prochaine fois que tu viens à Bruxelles, fais-le moi savoir à temps, je t'attendrai à City 2 où je te garderai une place au frais.
- © Christian Brissa
- juillet 2006